Ken Matsubara fabrique des objets investis d’un pouvoir immatériel qui influe sur notre conscience profonde. Les images mouvantes qui flottent à leur surface ou sont mystérieusement enfermées sous verre relèvent autant du souvenir intime que de l’universel, chacun pouvant s’y rattacher selon ses propres références. L’artiste considère que la conscience humaine est constituée des réminiscences d’un même savoir ancien, accumulé et partagé depuis la nuit des temps. En se transmettant au fil des générations et d’une personne à l’autre, il transcende l’individualité. Matsubara cherche à soulever cette mémoire partagée, et aspire ainsi à effacer les frontières culturelles, historiques et sociales entre les individus.

Ses œuvres respirent la mélancolie et la poésie, avec des évocations à la fois simples et chargées de sens. Grâce au dépouillement de son propos, qui ressemble à une histoire sans mots inlassablement répétée, chaque petit fantôme peut trouver sa place dans notre histoire personnelle. L’utilisation de la vidéo fait écho au caractère fluide et fluctuant de la mémoire, tandis que les objets d’aspect ancien s’apparentent à des reliquaires abritant de fragiles apparitions.
Dans la série Hou Chou, récemment réalisée dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, Matsubara s’intéresse à la cérémonie de libération des oiseaux accomplie dans les temples bouddhistes comme un vœu vertueux. Dans cette pratique comme dans le bouddhisme en général, l’impermanence des choses et des hommes, leur lien entre eux et avec le monde sont les piliers d’une philosophie à portée universelle.

 

Né en 1949 à Tokyo, Ken Matsubara est diplômé de la Musashino Art University de Tokyo. Ses travaux sont exposés à travers le monde et font partie de nombreuses collections privées et publiques. Il est représenté par les galeries MA2 à Tokyo, Olga Korper à Toronto, et Art45 à Montréal.

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Posté le

31 août 2015