REGARDS PHOTOGRAPHIQUES

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au Musée des Beaux-Arts de Châlons-en-Champagne

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C’est à l’occasion de la refonte du découpage territorial opéré en 2016 que La Chambre a imaginé un projet à partir des œuvres des collections des trois Frac – Fonds régionaux d’art contemporain de la nouvelle région Grand Est. Les Frac se voient ainsi associés dans une exposition qui accorde une place prépondérante à la photographie. Chaque changement est l’opportunité d’une remise en question, chacun se sent plus ou moins concerné et s’interroge sur l’impact de nouvelles mesures. On peut s’inquiéter ou se réjouir des modifications à venir, les observer ou choisir d’en être acteurs. Le thème du changement inspire les artistes, à l’occasion d’évènements historiques ou comme trame de fond. On le décèle à la lecture d’une image ou de l’œuvre d’une vie. En s’exprimant dans ce champ de liberté qu’est l’art, ils visent à remuer les esprits plutôt qu’à affirmer des certitudes. Regards photographiques explore notre rapport au changement dans le prolongement et l’extrapolation de la transition actuelle avec une sélection d’œuvres fonctionnant comme des miroirs et des projections autour du thème.

Les nouveaux paramètres administratifs ont été expérimentés dans le cadre de l’organisation même de l’exposition. En déployant les collections des 3 Frac sur trois lieux, ce projet a permis d’initier des collaborations à l’échelle de la nouvelle grande région, et d’en appréhender les différents enjeux.

Depuis trente ans, les Frac ont chacun constitué des collections d’une grande diversité, qui révèlent les tendances esthétiques, les orientations artistiques et les préoccupations de l’art contemporain. A travers ces collections multiples et protéiformes se sont dessinées diverses approches ou interprétations de la notion de changement. Cette pluralité a donné lieu à des déclinaisons thématiques qui, selon les lieux d’exposition, prennent une tonalité tantôt poétique, tantôt réaliste.

L’exposition à La Chambre à Strasbourg met l’accent sur le changement politique dans le sens large du terme, englobant les questions de gouvernance, d’urbanisme, de technologie ou d’écologie, qui trouvent des répercussions dans tous les aspects de la vie. Des œuvres telles que les Implosions de Mathieu Pernot ou Radioactive Cats de Sandy Skoglund semblent nous interroger sur la nécessité de renouvellement du modèle actuel. Le temps qui passe révèle souvent que les progrès d’une époque deviennent des problèmes quelques décennies plus tard. La locomotive à vapeur déstructurée de Patrick Bailly Maître-Grand évoque par son traitement futuriste l’engouement pour la technique du début du XXème siècle, mais aussi la peur de la vitesse éprouvée par les premiers passagers de trains. Les réactions aux évolutions techniques ne sont pas toujours rationnelles, elles relèvent aussi du fantasme, et l’intégration de ces évolutions dans la société ne peut être prévue avec certitude. Des œuvres plus contemplatives (Joachim Bonnemaison, Geert Goiris, Regina Möller) rappellent que le changement est d’abord intérieur et trouve sa source dans la prise de recul, le rêve, la réflexion. Enfin, des artistes tels que Judy Chicago, Ciprian Muresan ou Ruth Ewan évoquent ouvertement la subversion, la protestation voyante et bruyante face à un système qu’il appartient à chacun de déterminer, car il n’est pas question ici de prendre parti mais de proposer un cheminement intellectuel et sensible parmi les facteurs de déclenchement, les modalités de développement et les expressions publiques des petites ou des grandes révolutions.

Tout bouleversement rappelle que nos rapports à la société, à la création et à l’occupation de notre environnement, ne sont pas immuables : ils évoluent au fil de l’Histoire, s’adaptent aux circonstances, et nécessitent une réflexion et une vigilance constantes. Leur évolution dépend de certains impératifs, mais aussi d’éléments subjectifs dont la mosaïque compose une vision à la fois contemporaine et multiforme – à l’image des collections des Frac – et qui se réinterprète à l’infini.

En collaboration avec le Frac Alsace, FRAC Champagne-Ardenne et le 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine

Le Frac Alsace au sein de l’Agence culturelle d’Alsace est financé par le ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Grand Est et la Région Grand Est. Il bénéficie du soutien de l’Académie de Strasbourg. Il est membre de VERSANT EST – réseau art contemporain Alsace et de PLATFORM – regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain.
Le Frac Champagne-Ardenne est financé par la Région Grand Est, le ministère de la Culture et de la Communication et la ville de Reims. il est membre des réseaux bulles et PLATFORM
Le 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine bénéficie du soutien de la Région Grand Est – Alsace  Champagne-Ardenne  Lorraine et du ministère de la Culture et de la Communication – Drac Grand Est

Compétences

Posté le

8 février 2017